• Les témoin de Jéhova sont venus chez moi l'autre jour. Ils sont vraiment partout, à l'affut, et ne lâchent pas une occasion de vous déverser leurs théories. Avec mes croyances un peu particulières, j'ai tout de suite su que ce serait à la fois facile et très difficile de m'en débarasser mais, en même temps, je n'allais pas leur claquer la porte au nez. Quand la fille m'a demandé si j'étais croyante, j'aurai dû répondre pas du tout, mais j'ai eu la bétise de répondre "oui". Voyant leur petit sourire satisfait, je me suis empressée d'ajouter des précisions oh combien nécessaires: "Mais je ne crois qu'aux divinités, pas aux institutions". Là, ils ont apprit avec horreur que je ne croyais absolument pas que la Bible avait été inspirée par Dieu lui-même, et que je n'étais pas d'accord quand ils disaient qu'il y avait une certaine unité dans ce texte que seul Dieu aurait pu inspirer. Je crois que je les ai définitivement mouchées quand je leur ai dit que, pour moi, ce n'était qu'un mauvais roman, que n'importe quel auteur pouvait mettre une unité dans son texte, et que la Bible n'avait été écrite que pour répandre une parole, un ensemble de légendes sensées forcer les lecteurs à s'incliner devant le récit de faits si extraordinaires.
    C'est vrai ça, qu'est-ce qu'ils ont tous avec les livres, les choses à faire ou à ne pas faire, les devoirs, les cultes. Je crois que seul le rapport à la divinité importe, que les institutions n'ont été créées que pour donner un cadre à une société, pour apprendre aux gens à respecter des valeurs, à ne pas faire certaines choses qui nuiraient aux autres, à en faire qui servent l'intéret commun. Bien sur c'était utile dans les millénaires derniers mais ce n'est plus le cas aujourd'hui; les gens ont finit par associer la croyance à tout ce qui l'entoure, ces ornements inventés de toutes pièces qui les forcent à passer par de vieux monsieurs en robe pour parler à leur divinité. Je rejette totalement le principe des religions organisées, ça ne m'empêche pas de croire en plusieurs divinités et d'en vénérer quelques unes; mais essayez d'expliquer ça à des témoins de Jéhova...
    Je n'ai pas essayé d'ailleurs, j'aurai peut être dû. Je crois que je suis trop gentille, au fond, j'aurai du faire comme tous les autres et leur claquer la porte sans les laisser parler, et surtout pas leur laisser me donner une brochure immédiatement partie à la poubelle. Ils sont revenus quelques fois depuis, heureusement j'ai laissé comme consigne de dire que je n'étais pas là, mais ça devient lassant. Ils ont trouvé un mouton noir et ils veulent absolument me repeindre de leur blanc hypocrite bien plus proche du gris en réalité; comme si j'allais me laisser endoctriner par leur discours...Enfin, il faut croire que ça marche tout de même, ils sont nombreux, et envoient des émissaires différents à chaque fois (ils ont vraiment du temps à perdre!)

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  • Parce qu'il faut oublier pour avancer, parce que le temps efface tout si on le laisse faire, j'ai toujours eu la sensation de ne plus me souvenir des moments passés, des sensations, des gens. Certaines périodes, même heureuses, m'apparaissent floues, peuplées de quelques vagues images, des mots qui ne veulent plus rien dire, des émotions qui ne rappellent rien. La transition est toujours difficile à vivre, parfois quasiment insurmontable. Parce qu'au moment où je réalise que je suis en train de tout brûler derrière moi, il me reste toujours quelque chose de ce passé qui s'efface malgré tout. A chaque fois, c'est mon coeur qui brûle, mes rêves qui sont dévorés par les flammes, mes espérances réduites en cendres. Je me sens vidée de mon essence et je le suis effectivement durant des mois, avant qu'une nouvelle étincelle allume la lueur qui se transformera en brasier un jour, elle aussi.
    Dans de tels instants, les questions sont légions et les réponses n'existent pas, elles n'existent plus; parce que rien ne peut expliquer ce phénomène, pas même celui qui le vit. J'ai si souvent essayé de m'accrocher aux dernières traces de mémoire, aux dernières paroles encore distinctes, aux dernières heures; le temps m'a poussée à lâcher prise, il m'a dépossédée de ces instants si chers, et le feu a tout emporté.

    Mais cette fois sera différente, pourtant. Je ne veux pas laisser ces souvenirs-là disparaître, je veux garder la flamme, même si elle ne vit plus qu'en moi, et ne jamais la laisser prendre le dessus. Je veux l'entretenir de souvenirs heureux avant que je ne les oublie, je veux lui donner de quoi vivre toujours, mais ne jamais me brûler. Les souvenirs finissent par s'effacer d'eux-mêmes, je suis sûre que s'ils pouvaient parler ils parviendraient à me convaincre, mais je ne les écoute pas. Cette terre là ne brûlera pas, il y a trop de choses dont je veux me souvenir, et même si d'autres me font mal, je ne veux rien omettre. En oublier quelques unes finirait par emporter le reste, par t'emporter, toi. Tu souffles sur le feu, tu l'attises et je le recouvre de larmes; tu veux m'aider à brûler cette terre alors que je la veux intacte. Et si un jour vient effectivement où tu ne seras plus dans mes pensées, alors j'aurai perdu cette bataille là, comme tant d'autres, cette bataille sans doute perdue d'avance mais dans laquelle je veux lutter malgré tout. Je ne veux plus laisser faire, je ne veux plus d'une terre brûlée. Les ombres qui tourneront dans les airs auront toutes ton visage.


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  • Que sont les jours, les mois, les années au fond? Qu'est-ce qu'il reste des moments les plus doux, qu'est-ce qu'il reste des paroles les plus belles, des promesses, de l'espoir? Je ne veux pas être un souvenir, je ne veux pas qu'on parle de moi au passé, qu'on dise "avant", qu'on dise "jamais". Je ne veux pas devenir aigrie comme ceux qui souffrent, comme ceux qu'on a laissés après leur avoir tout promis; je ne veux pas de rancoeur, ni de haine, je la sens grandir petit à petit parfois mais je l'étouffe bien vite. Elle m'aiderait à me faire une raison, elle m'aiderait à tenir le coup; mais je n'en veux pas, je ne veux détester personne, surtout pas ceux qui ont tellement compté.
    Mais qu'est-ce qu'il me reste à moi, maintenant, à quoi vais-je rêver la nuit, à quoi vais-je passer mes journées, sur quelle idée pleine d'espoir vais-je bâtir mon avenir? Je me sens tellement vide, tellement fânée; le néant me gagne de l'intérieur, il aura bientôt dévoré mes espérances les plus folles, il ne me laissera rien d'intact, rien sur quoi m'appuyer. Je me retourne et je le vois, lui, endormi, calme, bien. Qu'est ce qu'il s'est passé, comment en est-on arrivé là, tu étais tellement tendre, tellement fou, tellement pour moi. Je ne te croyais pas, tu sais, c'est toi qui m'a convaincu qu'on vieillirait ensemble, qu'on avancerait côte à côte, qu'on avait l'éternité devant nous et bien plus encore. J'ai finis par te croire et tu n'y crois plus à présent; est-ce que la foi peut être retrouvée, est-ce qu'il n'est que question de périodes, de doutes, jusqu'à ce que la lumière ne se montre enfin à nouveau?
    Je suis prête à attendre, à te laisser t'éloigner si c'est ce que tu souhaites. J'ai du mal à m'imaginer me réveiller seule le matin, mais qu'est-ce que je peux faire à part me convaincre que c'est mieux ainsi, même si ça ne marche jamais? Tu me manques déjà, je vois déjà la magie s'évaporer dans l'air, même le soleil est laid ce matin, les gens sont vagues et indignes d'intérêt. Je n'ai le goût de rien, l'envie de rien. Le vide grandit plus vite que je ne l'aurai cru. Ne m'oublie pas, s'il te plait.


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  • Les yeux fermés, toujours (ou si souvent!)


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  • Un cliquetis qui résonne dans une salle sombre et silencieuse...

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