• Ballet

    C'est drôle, parfois j'ai l'impression que mon humeur est conditionnée par la musique que j'écoute. La moindre note peut me faire passer du rire aux larmes, me donner le blues alors que j'étais gaie. Il y a des chansons définitivement associées à des états d'âme, ou des états d'esprit; il me suffit de les écouter et les larmes viennent toutes seules, quelle que soit la situation dans laquelle je me trouve.

    C'est étrange, cette faculté de répondre autant aux émotions, aux sensations, l'impression que les éléments frôlent notre peau en permanence et qu'il n'appartient qu'à nous de fermer la main pour les retenir. Je sens un frisson me parcourir quand les larmes sont sur le point de couler, comme si c'était un instant magique qui méritait que je m'arrête dessus, que j'y pense, que je le considère aussi attentivement que je le peux. J'ai l'impression qu'on me fait un signe, qu'on me demande quelques instants d'attention, qu'on me demande de me pencher sur ce petit rien auquel personne ne pense jamais. Les larmes sont ce qui nous différencie des autres animaux et, toute créature de chaire et de sang que nous sommes, nous seuls savons transformer les sentiments en matière, en eau, en vie.

    Entendre les notes qui s'élèvent et qui s'éloignent me fait penser au ballet des vagues, je n'ai jamais rien trouvé d'aussi comparable que lorsque je me suis assise sur la rive pour regarder les eaux danser. Nous dansons nous aussi, nous chantons comme elles, comme le vent, comme la pluie. Je crois que, au fond, c'est cela qui nous fait appartenir à ce monde, c'est cela qui nous lie à lui. Nous ne ressemblons à aucun autre.


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