• Te mahana

    Là-bas, j'espère que tu retrouveras ce temps chaud et confortable qui te faisait défaut ici; ces paysages sublimes, ces lagons et ces cascades où tu passais tes journées après l'école. Là-bas, j'espère que tu sauras retrouver ta place auprès des tiens, retrouver tes marques, tes repères dans ce qui était chez toi, et que tu n'as pas vu depuis si longtemps. Je ne crois pas qu'on puisse oublier l'endroit d'où on vient, qu'importe les années qui passent et les environnements qui changent, je crois qu'au fond de toi tu as toujours appartenu à cette terre. Et j'avais toujours eu peur, tu sais, de ne pas savoir faire briller notre maison aussi fort que ce monde que tu avais connu. Tu apportais la chaleur des terres baignées de soleil, et je n'avais que le vent froid de mon pays gelé; je ne voyais que la peine et l'horizon glacé, et tu connaissais l'endroit où s'embrase le ciel. J'espère que tu as tout emporté avec toi, que rien ne te manquera jamais. J'espère que tu as emmené un petit quelque chose de moi, un petit quelque chose des autres, de toutes ces années, de ces peines et de ces joies, de ces moments magiques, de tout. Cette fois la page se tourne pour de bon, et malgré tout ce que tu peux dire, je sais que l'on ne se reverra pas de si tôt. Et tu vas me manquer, tu sais, comme tu me manquais déjà, même si je suis en paix maintenant moi aussi, maintenant que j'ai vu que l'alchimie n'était pas morte, qu'il y avait toujours ce petit quelque chose dans l'air, cette magie entre nous malgré les mois et la distance, ce dénominateur commun que rien ni personne ne pourra jamais nous enlever.
    J'avais peur, avant, de rester en contact après tout ce qui s'était passé, j'avais peur de souffrir de te revoir, de souffrir de te voir partir, de souffrir de te voir rester. Mais tu m'as apaisée, tu sais, quand tu m'as prise dans tes bras sur le quai de la gare; tu as balayé mes peurs d'un seul geste, et j'ai su que certaines choses ne changeraient jamais. J'avais besoin de le voir, j'avais besoin de m'en rendre compte, de pouvoir m'appuyer dessus, de pouvoir y compter. C'est ce qui me permettra de penser à toi avec le sourire aux lèvres en t'imaginant sur tes plages de sable noir, ces endroits que je devais connaître, et que je verrais, d'une certaine façon, à travers tes yeux.


  • Commentaires

    1
    Aiguille écarlate
    Mardi 13 Novembre 2007 à 02:39
    -
    je voulais te dire qu'il y avait une mélancolie dans ta façon d'écrire qui, d'une certaine manière, me touche beaucoup, et fait aussi echo a des choses que j'ai pu ressentir moi-même. Arriver à tourner la page sans renier le passé, ça peut être une épreuve titanesque parfois.
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