• Ma vie à t'attendre
    Quand le tourbillon quotidien me rejette, il n'y a que moi sur la grève
    nuls pas ne précèdent les miens, - et je te guette.
    Ma vie à t'attendre,
    Quand la foule pressée me recrache enfin, c'est à pied que je rejoins la rive,
    rien d'autre que le silence pour répondre à mes appels, - et je te guette.
    Nul été ni hiver n'a jamais vu ta silhouette précéder la mienne,
    tu es mon ombre, le soleil couchant t'étire sur des mètres et tu traines, pourtant,
    tu ne vas pas plus vite, - et je te guette.
    J'arpente sans relache ce sol que tu survoles, je soigne les plantes dont tu te réjouis des

    parfums, et ce lieu rien qu'à nous n'est que trop rien qu'à moi, - quand je te guette.
    et ces rayons qui saluent mon retour fânent avant de t'avoir caressé, tu te dérobes à leur étreinte
    et je sais, moi, tout ce que tu rates, car je te guette.


    Je te guette et ces secondes qui deviennent des heures n'appartiennent à personne.
    Elles sont libres et s'échappent, ne bâtissent rien, glissent sur mon corps immobile en revânt des jours où
    elles ne sont qu'à nous.
    Si tu les voyais, ces secondes, comme elles se lamentent, elles se suspendent même parfois,
    elles te guettent, elles aussi, et ton retour leur redonne vie.
    Ton retour les colore, et jusqu'au lendemain elles oublient tout, les heures gâchées et le soleil lointain, les espoirs et les doutes,
    et l'attente, l'attente, l'attente.


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