• Je suis optimiste aujourd'hui et, je crois, c'est suffisamment rare pour être digne d'un article. J'ai retrouvé hier la joie des pubs que je n'avais pas connue depuis bien longtemps; ça faisait une éternité que je n'avais pas mis les pieds dans ces endroits où je passais pourtant tellement de temps; ça ne m'a pas spécialement manqué d'ailleurs, mais j'y suis retournée avec plaisir. Je crois qu'il n'y a aucun endroit au monde qui me permette de me sentir autant en phase avec mes congénères, comme partie intégrante de cette société qui m'échappe, comme si moi aussi finalement j'étais une pièce du gigantesque puzzle. Bien sûr quelques verres aident le plus désespéré à voir des étoiles danser dans l'air, parmi les volutes de fumée et le tumulte des voix qui s'élèven; moi qui ai souvent l'alcool triste, j'ai ce soir-là réussir à tenir une conversation sensée qui m'a permis de prendre quelques décisions qui me démangeaient depuis longtemps. Il n'y a rien de mieux qu'une amie de longue date, surtout en ces périodes de troubles; elle renvoit bien malgré elle des images d'un temps révolu où finalement je n'allais pas si mal que ça, je me rend compte à son contact que je ne suis pas trop allée dans le sens que j'aurai souhaité, et qu'il n'est pas trop tard pour rectifier le tir.
    Il pleuvait vraiment beaucoup quand on est sorti, mais ça ne nous a pas vraiment gênées, bien au contraire. Même la pluie acide et puante de la ville m'a semblée être un don du ciel, les clochards à l'air hébété étaient des anges, le bruit de mes talons sur les pavés des ruelles ne m'avait jamais paru aussi mélodieux. Je crois que cette vision du monde que j'ai est encore renforcée quand il m'arrive de boire, au point que je trouve vraiment tout beau, sans même avoir besoin d'y réfléchir, ou de m'asseoir pour contempler. Bien sur ça reste rare, et c'est bien mieux comme ça d'ailleurs, mais ces moments là me donnent le sourire rien qu'à y repenser, ils sont ces petits rien qui renforcent les amitiés, qui nouent entre deux personnes les liens si forts que sont les souvenirs heureux.


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  • C'était une belle nuit hier, une de ces nuits sombres et orageuses où le ciel gronde, où la pluie martèle les toits et le sol asséché par les journées de chaleur. Je me suis assise sur le rebord de ma fenêtre pendant de longues minutes, peut être une heure; le temps s'évade dans de tels instants, ce sont des moments rares où plus rien d'autre n'a d'importance. J'ai regardé les fleurs et les arbres trembler sous les assauts du vent, quelques feuilles volaient dans les air; je me suis dis que je les aurais filmées si j'avais eu quelque chose sous la main à cet instant parce que, sans savoir vraiment pourquoi, cela m'a ému. Parmi tous les spectacles que la nature peut nous offrir je crois bien que voir un objet secoué par les éléments est une expérience particulière, anodine aux yeux de tant de gens, mais tellement unique pourtant.
    J'ai pensé à la scène du sac plastique dans le film American Beauty, cette scène unique qui me tire des larmes à chaque fois. Je me souviens de la fois où je l'ai regardé avec des amies et où, lorsque la scène s'est profilée, les réactions furent si différentes. C'est ce soir là je crois que j'ai compris que le monde était scindé en deux; peut être en bien plus de parties en vérité, mais qui pouvaient toutes plus ou moins être regroupées en deux pôles. Il y avait ceux qui étaient émus devant cette scène, et ceux qui riaient devant son absurdité. C'est vrai, après tout, c'est bête un sac qui vole dans le vent, et quand le personnage décrit ça comme la plus belle chose qu'il ai jamais filmée, ça peut surprendre au premier abord. Mais tout de même... Les personnes présentes ont rit, incapables de voir la beauté dissimulée derrière cet instant si banal que tout un chacun a déjà pu observer, sans vraiment y faire attention. Je me souviens de la solitude que j'ai ressentie à ce moment là, lorsque j'ai vu les autres se moquer d'une chose qui me touchait, rire d'une scène si émouvante, comme s'il y avait une frontière définitivement infranchissable entre le monde des illuminés et celui de ceux qui ne regardent pas autour d'eux. J'avais toujours pensé que ce n'était qu'une question de volonté, qu'on pouvait encourager quelqu'un à ouvrir les yeux sur le monde qui l'entourait, à trouver de la beauté dans la pluie qu'il maudit, dans le vent qui le décoiffe, dans les insectes qu'il écrase parce qu'ils sont sur son chemin. Ce jour là pourtant je me suis dit que les passerelles entre nos deux univers étaient peut être bien plus étroites que je ne l'avais pensé, qu'elles ne laissaient pas n'importe qui les parcourir et que, d'une manière ou d'une autre, il fallait être en quelque sorte "élu".
    Je suis restée sur le rebord de ma fenêtre à m'émouvoir du spectacle de la pluie innondant le jardin, petit morceau de jungle tropicale au coeur de la ville. Il n'y avait personne pour me poser des questions, pour me dire que j'avais peut être mieux à faire que de rester là à rêvasser, comme si je ne pensais à rien. Penser à rien... Je ne crois même pas que ça me soit déjà arrivé.


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  • Sous le pont Mirabeau coule la Seine
    Et nos amours
    Faut-il qu'il m'en souvienne
    La joie venait toujours après la peine.

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

    Les mains dans les mains restons face à face
    Tandis que sous
    Le pont de nos bras passe
    Des éternels regards l'onde si lasse

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

    L'amour s'en va comme cette eau courante
    L'amour s'en va
    Comme la vie est lente
    Et comme l'Espérance est violente

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure

    Passent les jours et passent les semaines
    Ni temps passé
    Ni les amours reviennent
    Sous le pont Mirabeau coule la Seine

    Vienne la nuit sonne l'heure
    Les jours s'en vont je demeure


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  • les navires comme la detinée des hommes, qui débutent près de la rive avant de s'éloigner vers le lointain

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  • Cet instant magique où le ciel s'illumine

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