• Some men never think of it.
    You did. You'd come along
    And say you'd nearly brought me flowers
    But something had gone wrong.

    The shop was closed. Or you had doubts -
    The sort that minds like ours
    Dream up incessantly. You thought
    I might not want your flowers.

    It made me smile and hug you then.
    Now I can only smile.
    But, Look, the flowers you nearly bought
    Have lasted all this while.


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  • C'était une belle journée, aujourd'hui, un de ces jours sans nuages, où le ciel est sans tâches, d'une couleur pure et profonde, de ces couleurs qui rappellent l'infini. J'ai passé le coup de téléphone le plus douloureux de ma vie, il a réussi à entacher ce bel après midi, à brouiller mes yeux, à m'empêcher de profiter du soleil. Il m'a dit des choses horribles, des choses qui font mal, des choses qui ont balayé les rares espérances qui m'aidaient à tenir encore le coup. Près de quatre ans aux côtés de quelqu'un, ça peut paraître peu, mais ça compte quand on en a vingt. Mes grands parents m'ont regardée avec un sourire à la fois compatissant et joueur, ce sourire de ceux qui savent bien ce qui compte, de ceux qui ont comprit depuis longtemps que rien ne méritait que l'on se rende triste. "Le chagrin, il ne faut pas trop en avoir" m'a dit mon grand père comme s'il m'apprenait une des clef de l'existence. J'ai hoché la tête; tout a l'air tellement simple quand on écoute les autres, ils pensent toujours que ce n'est pas si grave, qu'un bon conseil va tout arranger.
    On m'a conseillé toutes sortes d'actions et de paroles violentes, radicales, sans appel. On m'a conseillé de ne pas me laisser faire, de faire valoir mon droit, de me montrer ferme voir cruelle, qu'importe puisqu'il l'est avec moi. Seulement voilà, je vois les choses d'une manière bien différente. Je m'efforce depuis le début de cette crise à me montrer irréprochable, à me montrer digne et tendre, toujours aussi attentionnée, bien plus patiente que je ne l'ai jamais été. Bonne poire peut être, et alors... Toujours est-il que, dans cette histoire, c'est moi qui en sortirais gagnante. Je n'ai rien à me reprocher, je n'ai pas fait de coups bas, je n'ai pas élevé la voix, je n'ai pas été trop directe ni trop dure. Je prends sur moi en me disant qu'une bonne action est toujours récompensée, et même si elle ne l'est pas, je serais au moins en paix avec moi-même. Je n'ai rien à me repprocher, rien à regretter, je n'ai rien fait qui soit condamnable, il ne pourra m'en vouloir pour rien, il ne pourra même pas se dire que c'était de ma faute. Mon père est allé couper du lilas dans les arbres, il m'en a donné une petite branche que j'ai nouée dans mes cheveux. Leur odeur vivifiante m'a redonné un soupçon de paix, de quiétude, le sentiment que la douceur existe même lorsqu'on ne l'a voit nulle part, le sentiment que je n'avais pas à m'en faire. Depuis le temps qu'on me dit de penser à moi-même, il serait peut être temps que je m'y mette. Je ne veux me réfugier ni dans les larmes ni dans la haine, mais seulement dans la certitude d'avoir été juste là où n'importe qui se serait emporté, et à raison d'ailleurs. J'ai su éviter les raccourcis qui mènent à la colère, je suis donc peut être sur la bonne voie. J'aimerai qu'il m'y suive, mais je ne peux pas le forcer. Et quoi qu'il en soit, je ne le suivrais pas sur la route tortueuse vers laquelle il se dirige.


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  • Et bien voilà, je change, je me transforme, j'évolue au contact de cette douleur comme s'il s'agissait d'un phénomène naturel, d'un réflèxe de survie. Moi qui aimais tant penser à l'avenir, je me surprends à ne vivre qu'au jour le jour, à ne penser qu'à aujourd'hui et à me dire que demain sera différent et que, dans tous les cas, il ne sera pas comme je le veux. J'apprends à mettre de l'eau dans mon vin, comme on dit, à me dire que les idéaux sont beaux mais ne sont que des idéaux, qu'ils n'existent pas toujours en vrai, ou qu'ils sont si difficiles à atteindre qu'on peut y laisser bien plus que du temps à trop les chercher. Je suis déçue, oui, je suis déçue de pleins de choses, de pleins de gens, je suis déçue de voir que les autres changent aussi, et qu'ils ne changent pas toujours en bien. J'ai l'impression de brader mes principes pour m'épargner trop de douleur, j'essaye de me convaincre que ce n'est pas le cas mais tout en moi me pousse à regretter, à avoir honte. C'est comme si je cédais à ce monde désespéré, comme si je devenais comme tous ces autres qui ne croient plus en rien.
    Je change pour survivre, pour ne pas me laisser submerger par cette vague qui, principes ou non, n'épargnera personne. Et si j'en sors indemne, je ne le devrais qu'à moi; cela, au moins, sera une récompense.


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  • Les témoin de Jéhova sont venus chez moi l'autre jour. Ils sont vraiment partout, à l'affut, et ne lâchent pas une occasion de vous déverser leurs théories. Avec mes croyances un peu particulières, j'ai tout de suite su que ce serait à la fois facile et très difficile de m'en débarasser mais, en même temps, je n'allais pas leur claquer la porte au nez. Quand la fille m'a demandé si j'étais croyante, j'aurai dû répondre pas du tout, mais j'ai eu la bétise de répondre "oui". Voyant leur petit sourire satisfait, je me suis empressée d'ajouter des précisions oh combien nécessaires: "Mais je ne crois qu'aux divinités, pas aux institutions". Là, ils ont apprit avec horreur que je ne croyais absolument pas que la Bible avait été inspirée par Dieu lui-même, et que je n'étais pas d'accord quand ils disaient qu'il y avait une certaine unité dans ce texte que seul Dieu aurait pu inspirer. Je crois que je les ai définitivement mouchées quand je leur ai dit que, pour moi, ce n'était qu'un mauvais roman, que n'importe quel auteur pouvait mettre une unité dans son texte, et que la Bible n'avait été écrite que pour répandre une parole, un ensemble de légendes sensées forcer les lecteurs à s'incliner devant le récit de faits si extraordinaires.
    C'est vrai ça, qu'est-ce qu'ils ont tous avec les livres, les choses à faire ou à ne pas faire, les devoirs, les cultes. Je crois que seul le rapport à la divinité importe, que les institutions n'ont été créées que pour donner un cadre à une société, pour apprendre aux gens à respecter des valeurs, à ne pas faire certaines choses qui nuiraient aux autres, à en faire qui servent l'intéret commun. Bien sur c'était utile dans les millénaires derniers mais ce n'est plus le cas aujourd'hui; les gens ont finit par associer la croyance à tout ce qui l'entoure, ces ornements inventés de toutes pièces qui les forcent à passer par de vieux monsieurs en robe pour parler à leur divinité. Je rejette totalement le principe des religions organisées, ça ne m'empêche pas de croire en plusieurs divinités et d'en vénérer quelques unes; mais essayez d'expliquer ça à des témoins de Jéhova...
    Je n'ai pas essayé d'ailleurs, j'aurai peut être dû. Je crois que je suis trop gentille, au fond, j'aurai du faire comme tous les autres et leur claquer la porte sans les laisser parler, et surtout pas leur laisser me donner une brochure immédiatement partie à la poubelle. Ils sont revenus quelques fois depuis, heureusement j'ai laissé comme consigne de dire que je n'étais pas là, mais ça devient lassant. Ils ont trouvé un mouton noir et ils veulent absolument me repeindre de leur blanc hypocrite bien plus proche du gris en réalité; comme si j'allais me laisser endoctriner par leur discours...Enfin, il faut croire que ça marche tout de même, ils sont nombreux, et envoient des émissaires différents à chaque fois (ils ont vraiment du temps à perdre!)

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  • Parce qu'il faut oublier pour avancer, parce que le temps efface tout si on le laisse faire, j'ai toujours eu la sensation de ne plus me souvenir des moments passés, des sensations, des gens. Certaines périodes, même heureuses, m'apparaissent floues, peuplées de quelques vagues images, des mots qui ne veulent plus rien dire, des émotions qui ne rappellent rien. La transition est toujours difficile à vivre, parfois quasiment insurmontable. Parce qu'au moment où je réalise que je suis en train de tout brûler derrière moi, il me reste toujours quelque chose de ce passé qui s'efface malgré tout. A chaque fois, c'est mon coeur qui brûle, mes rêves qui sont dévorés par les flammes, mes espérances réduites en cendres. Je me sens vidée de mon essence et je le suis effectivement durant des mois, avant qu'une nouvelle étincelle allume la lueur qui se transformera en brasier un jour, elle aussi.
    Dans de tels instants, les questions sont légions et les réponses n'existent pas, elles n'existent plus; parce que rien ne peut expliquer ce phénomène, pas même celui qui le vit. J'ai si souvent essayé de m'accrocher aux dernières traces de mémoire, aux dernières paroles encore distinctes, aux dernières heures; le temps m'a poussée à lâcher prise, il m'a dépossédée de ces instants si chers, et le feu a tout emporté.

    Mais cette fois sera différente, pourtant. Je ne veux pas laisser ces souvenirs-là disparaître, je veux garder la flamme, même si elle ne vit plus qu'en moi, et ne jamais la laisser prendre le dessus. Je veux l'entretenir de souvenirs heureux avant que je ne les oublie, je veux lui donner de quoi vivre toujours, mais ne jamais me brûler. Les souvenirs finissent par s'effacer d'eux-mêmes, je suis sûre que s'ils pouvaient parler ils parviendraient à me convaincre, mais je ne les écoute pas. Cette terre là ne brûlera pas, il y a trop de choses dont je veux me souvenir, et même si d'autres me font mal, je ne veux rien omettre. En oublier quelques unes finirait par emporter le reste, par t'emporter, toi. Tu souffles sur le feu, tu l'attises et je le recouvre de larmes; tu veux m'aider à brûler cette terre alors que je la veux intacte. Et si un jour vient effectivement où tu ne seras plus dans mes pensées, alors j'aurai perdu cette bataille là, comme tant d'autres, cette bataille sans doute perdue d'avance mais dans laquelle je veux lutter malgré tout. Je ne veux plus laisser faire, je ne veux plus d'une terre brûlée. Les ombres qui tourneront dans les airs auront toutes ton visage.


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