• Il m'arrive des fois, quand je suis en voiture avec mon frère ou mes parents, d'imaginer que j'ai un accident. Rien de grave, bien sûr, des blessures apparentes qui n'entraîneront rien de spécial. Mais pendant un instant cette vision m'est agréable; j'imagine le coup de fil que recevrons mes proches, j'imagine le soucis qu'ils se feront sans doute pour moi. Ce n'est pas de leur causer du soucis qui me plait, mais de voir que toute l'attention de ceux que j'aime serait portée sur moi, alors que j'essaye toujours de l'obtenir en vain. J'ai toujours eu la désagréable impression que les gens ne se soucient pas des autres tant que rien de grave n'est arrivé; on considère très peu ma souffrance morale, par contre je sais qu'on se soucierait d'une blessure physique, d'un risque encouru.

    Alors je rentre dans le jeu moi aussi puisque c'est le seul moyen d'avoir de l'attention, le seul moyen de se sentir importante. Personne n'a rien à faire des troubles, des questionnements, des incertitudes qui me rongenet. Je me dis que, s'il m'arrivait quelque chose de grave, cela changerait sans doute. ALors des fois il m'arrive d'espérer.


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